Être allié·e trans… et Potterhead ?

EDIT 2025

Cela fait maintenant plus de trois ans que j’ai entamé ma transition. Avec le recul, mettre à jour certains billets et en particulier celui-ci me paraissait essentiel. Je vous laisse la version d’origine en dessous, parce que je trouve toujours intéressant de jeter un coup d’œil au chemin parcouru.

Peut-on encore se proclamer fan de Harry Potter en 2025 ? Quelques années plus tôt, ma position était le cul entre deux chaises, dans la situation inconfortable où je me trouvais. D’un côté, un livre qui avait bercé mon enfance. De l’autre, une célébrité qui professait de plus en plus ouvertement sa haine des personnes trans. Et moi, au milieu, comme tant de mes adelphes, peinant encore à faire mon propre coming in, déchirae à l’idée de devoir renier un de mes univers préférés.

Quelques années plus tard, ma position est beaucoup plus tranchée. La réflexion, le recul et surtout le vécu ont mis de l’ordre dans ma pensée. Non, on ne peut pas cautionner la haine contre les personnes trans. A fortiori quand on est une personne trans soi-même. Voir tous les jours cette personne user de son pouvoir pour promouvoir l’oppression des personnes comme moi a fini par devenir insupportable, tout simplement. Alors, comme on accepte de larguer un ex toxique pour son propre bien, j’ai rangé mes livres, mes DVD et mes goodies Harry Potter au fond de mon placard et j’ai repensé à cette phrase que j’avais entendue dans une vidéo fort inspirée : there are other books.

Non seulement je peux jouir d’œuvres bien moins problématiques ou beaucoup plus engagées (Hunger Games, She-Ra, Heartstopper, Card Captor Sakura, Stone Butch Blues, The Handmaid’s Tale, Stranger Things… ne venez pas me dire que la liste est restreinte !), mais en plus, j’ai mes propres livres ! Angèle, Danaël, Jenny, Arisa… me consolent plus que largement de l’absence d’Harry, Hermione ou Ron. Mes futurs personnages à venir ne seront pas en reste, loin de là ! Mais surtout, je me sens beaucoup mieux depuis que je ne promeus plus le travail d’une oppresseuse notoire. L’analogie avec l’ex est loin d’une plaisanterie : les deux agissent exactement comme une drogue ; on croit qu’on ne pourra jamais vivre sans… et puis une fois qu’on s’en est débarrassae, on se sent infiniment soulageae et en paix.

Alors aux adelphes trans et aux alliaes qui doutent encore, qui se sentent encore tiraillaes et tourmentaes comme je l’ai été, j’ai envie de vous prendre la main et de vous dire : ça va aller. Vous allez vous en remettre. Couper les ponts sera difficile au début. Mais vous vous sentirez tellement mieux après ! Je vous promets que d’autres belles œuvres vous attendent. Ne restez pas coinçaes dans le passé de productions multimédias périmées et engoncées dans les conceptions problématiques. Le monde évolue et cela ne tient qu’à nous de le pousser dans le bon sens. Chaque acte compte, même le plus insignifiant. Parce qu’aucun acte n’est insignifiant.

Billet originel

Difficile de vous le cacher : je me considère comme une grande fan de Harry Potter… et comme une alliée de la cause trans. Tout irait bien si J. K. Rowling, l’autrice de Harry Potter, n’était pas transphobe. Comme un grand nombre de fans, j’ai dû réfléchir sérieusement à la question suivante : comment concilier ma passion pour Harry Potter et mon combat pour les droits des personnes trans ?

Un besoin personnel de cohérence absolue

Je suis plutôt absolue en ce qui concerne mes convictions. Je mets souvent en doute mes croyances, j’apprécie d’apprendre de nouveaux points de vue, mais je ne fais guère preuve de demi-mesure dans mes engagements. Aussi, si je décide de ne plus soutenir une personne ayant tenu des propos oppressifs, je ne vais pas mettre un pouce vers le bas sur une de ses publications et un pouce vers le haut sur une autre ! Je vais mettre des pouces vers le bas partout (ou en tous cas sur toutes les publications oppressives) ou aucun pouce du tout.

Quand j’ai découvert que l’autrice de Harry Potter était transphobe [1], je me suis dit que le plus simple et le plus logique pour moi serait tout simplement de couper les ponts avec elle. On ne sépare pas un·e artiste de la personne : apporter son soutien à l’artiste, c’est apporter son soutien à la personne. Mais que faire des œuvres ? Lorsqu’elles contiennent aussi des propos oppressifs, la réponse me paraît évidente. Mais si ce n’est pas ouvertement ou explicitement le cas ?

Je trouve difficile de continuer à aimer l’œuvre comme celle de l’artiste. En faisant la promotion d’une telle œuvre, on fait aussi inévitablement la promotion de l’artiste. On ne sépare par l’artiste de l’œuvre. Comme beaucoup de fans de Harry Potter l’ont souligné, Harry Potter appartient de moins en moins à son autrice : le succès l’a complètement dépassée et les fans se sont emparé·e·s de l’œuvre et de son univers à un point que certains éléments de la saga et du fandom sont bien davantage l’œuvre de fans que de l’autrice. Ce point de vue m’a intéressée et je trouve ses arguments solides. Mais il fonctionne difficilement pour moi, pour deux raisons. D’abord parce que j’ai une vision holistique des choses : je pourrais passer des heures à me persuader que Harry Potter appartient aux Potterheads et non à J. K. Rowling, une partie de moi ne pourrait s’empêcher de penser que Rowling reste l’autrice originale du roman qui a lui même créé le fandom et que si je montrais ma passion pour ce roman, je trouverais toujours une personne pour croire que je soutiens l’autrice. La deuxième raison est que je suis fortement attachée aux notions de droits d’auteurice et de propriété intellectuelle : je revendique Angélique Hacker comme mon roman, je ne peux donc pas dire que Harry Potter n’est pas l’œuvre de J. K. Rowling. Je peux bien sûr, comme le conseillent de nombreux groupes de fans, ne plus acheter que d’occasion, ne promouvoir que le travail des fans, ne rien acheter qui donnerait de l’argent à J. K. Rowling, etc. Ces solutions sont déjà de très bons pas, mais ne suffisent pas pour moi (dans mon cas personnel, pas concernant les autres, qui font ce qu’iels veulent tant qu’iels ne s’en prennent pas aux trans) puisque même si on parle bien de Wizarding World et de Monde magique de Harry Potter, et non de Monde magique de J. K. Rowling, je ne peux m’empêcher de penser à ses horribles propos à chaque fois.

Un attachement profond

Arrivée là, je suis déjà bien empêtrée dans tout un tas de considérations contradictoires. Mais la toile d’araignée n’est pas terminée pour moi ! Un autre élément vient ajouter des perturbations aux perturbations. Parce que j’aurais très bien pu hausser les épaules et me dire que, peu importe à qui appartient Harry Potter, je renie l’autrice et toutes ses œuvres. Le problème est que j’aime trop Harry Potter.

Je parle là vraiment des livres, des films et de leur univers en tant que fictions de divertissement, pas de l’autrice, des éventuels messages qu’elle a pu y faire passer, et de même pour les réalisateurs ou les acteurs et actrices. Je sais que consommer du chocolat n’est pas écologique. À côté de cela, je ne peux pas supprimer ce frisson qui me prend quand j’en mange [2]. De même, je ne peux pas nier ce frisson, ce serrement du cœur, ce sentiment étrange d’excitation et d’enthousiasme qui me prend face à Harry Potter. Pour ajouter encore au drame, Harry Potter est le livre qui m’a amenée à la lecture et à la fantasy, qui a fortement imprégné mon enfance (et aussi mon adolescence d’une façon). Bref, difficile de rompre comme si cela ne me faisait rien !

Une décision difficile et compliquée

Une YouTubeuse disait très justement : « There are other books. » Je suis d’accord, nous avons tellement d’autres choses à lire, tellement d’autres passions vers lesquelles nous tourner. Je vais continuer mon voyage à la découverte d’autres romans, d’autres univers (en espérant que leurs créateurices ne vont pas nous trahir comme l’a fait Rowling…). Toutefois, je ne pourrai, je pense, jamais enlever de moi ma passion pour Harry Potter. Surtout moi, qui suis aussi absolue et engagée dans mes passions que dans mes convictions…

Alors pour l’heure, voici ce que j’ai décidé. Je le dis clairement : je désapprouve totalement les propos de J. K. Rowling. Je ne souhaite soutenir cette personne en aucune manière, considérant la gravité de son attitude [3]. Je resterai toujours, malgré moi ou non, une fan de Harry Potter. Je continuerai à vivre cette passion, peut-être plus discrètement que si les circonstances avaient été différentes, en m’efforçant de la dissocier le plus possible de Rowling.

Ceci est ma réflexion, mon parcours, mes choix, mon point de vue personnel sur cette question épineuse. Je sais que beaucoup d’autres personnes ont eu tout un tas de parcours, de choix, de réflexions, d’avis différents. Je les respecte et j’espère que chacun et chacune réussira à trouver une solution confortable pour ellui.

Je n’ouvre pas les commentaires sur ce billet. Je ne souhaite pas donner lieu à un débat sur ce sujet dans mon blog. La discussion a déjà lieu en de nombreux endroits sur la Toile. Je voulais simplement expliciter mon point de vue, d’autant que ma position est ambiguë. Les personnes qui me connaissent personnellement pouvaient savoir que j’éprouvais une passion pour Harry Potter, je savais donc que le sujet finirait sur le tapis. J’aurais par conséquent pu dire tout cela en privé, me direz-vous. Mais je crois que le faire ici, sur mon blog d’autrice, est utile pour deux raisons. La première est qu’en tant qu’écrivaine de romans fantasy, de la génération Harry Potter, l’influence de cette œuvre sur mes écrits est indéniable. Je ne peux donc pas esquiver le sujet. Par ailleurs, au début de mon désarroi (et pas seulement au début…), j’ai frénétiquement cherché sur la Toile des témoignages de Potterheads trans pour savoir comment iels avaient réglé la question. Je ne sais pas si mon avis sera utile à d’autres, mais au moins, j’ai clarifié ma position sur le sujet. La deuxième est que cela m’évite de répéter mes explications quinze fois…

On se retrouve bientôt pour des sujets plus joyeux !

À très vite !

ST

[1] : Comme beaucoup de personnes, je ne l’ai compris que lorsque ses déclarations sur Twitter se sont faites particulièrement explicites. Mais si on écoute bien son discours depuis plusieurs années, on pouvait déjà deviner la catastrophe à venir…

[2] : Je viens de vous dévoiler un levier de corruption, prenez note…

[3] : Dois-je rappeler que la transphobie tue tous les jours ? Quelques ressources :
https://www.gouvernement.fr/les-actes-homophobes-et-transphobes-ont-augmente-en-2018
https://sos-homophobie.org/rapportannuel

Les femmes trans sont des femmes.
Les hommes trans sont des hommes.
Les personnes non-binaires sont non-binaires.

Se faire

Sur ce blog, je souhaite partager avec vous des informations sur mes écrits et sur mon processus d’écriture, mais aussi des astuces que j’ai pu apprendre, aussi bien concernant l’édition que l’écriture elle-même. Cette fois, je voudrais vous parler de langue, d’expression et de style pour vous aider à rendre vos écrits plus clairs et moins oppressifs. J’aimerais ainsi initier une série de billets sur la langue et en particulier les termes et expressions que je vois trop souvent dans de nombreux ouvrages. Je voudrais vous expliquer pourquoi ils posent problème et comment les remplacer.

Commençons donc ici avec l’expression « se faire + infinitif » : je me suis fait arnaquer, tu t’es fait voler, il s’est fait tabasser… et peut-être le pire de tous, elle s’est fait violer.

Lorsque l’infinitif désigne une action qui ne peut pas être voulue par le sujet, n’utilisez pas « se faire » ! Non, personne ne veut volontairement être arnaqué·e, volé·e, frappé·e, violé·e, etc. La tournure « se faire » implique une action voulue par le sujet. Or ce n’est clairement pas le cas ici !

Vous pouvez employer « se faire » dans des contextes positifs : je me suis fait couper les cheveux, tu t’es fait prendre en photo, elle s’est fait acclamer par la foule, il s’est fait inviter à la soirée… Ou à la limite, si votre personnage est sadomasochiste, iel peut « se faire tabasser », mais on est là dans un contexte très spécifique qui aura bien entendu été précisé, ce qui est rarement le cas dans les emplois courants de « se faire » que je lis.

Comment faire, alors ? Pour cela, le français a déjà un superbe outil qui s’appelle la voix passive : j’ai été arnaquée, tu as été volé, il a été tabassé, elle a été violée. Tout simplement. Parce que « avoir été » indique bien qu’un agent externe a opéré un acte sur nous qui en sommes la victime et ne sommes donc pas à l’origine de l’action (ce qui est véhiculé par « se faire »).

Un excellent exemple de la nuance à comprendre ici est le verbe « draguer ». Si une personne tente de nous séduire (avec la volonté de nous séduire, et pas autre chose, cf. ci-après), quelle que soit sa méthode, on « est dragué·e », qu’on le veuille ou non. Si on l’a voulu, qu’on a cherché à être dragué·e, alors on peut dire qu’on « se fait draguer ». En revanche, si on n’est pas consentant·e, alors on NE PEUT PAS dire qu’on « se fait draguer » ! Enfin, si la personne ne tente pas de nous séduire mais exprime seulement sa misogynie (ou tente de nous séduire sans prendre en compte notre consentement, rappelons que la drague se fait à deux), cela ne s’appelle pas de la drague mais du harcèlement. Attention donc aux termes et formulations : si vous dites « elle se fait draguer », cela implique qu’elle est consentante et participe à la drague (qui rappelons-le est un jeu multijoueureuse) ; si vous écrivez « elle est draguée », vous laissez la possibilité qu’elle ne soit pas consentante, mais cela implique que le dragueur n’insiste pas. Enfin, si elle est harcelée, vous l’aurez compris, elle ne risque pas de « se faire » harceler.

J’espère que cette petite mise au point vous aura aidé·e·s !

À très vite !

ST

Dragons

Parmi les créatures emblématiques de la fantasy, les dragons figurent sans doute en bonne place. Faisons ensemble un petit tour de nos lézards volants préférés.

Si un dragon me vient en premier à l’esprit, c’est bien Smaug, le dragon qui s’est emparé d’Erebor dans Le Hobbit de J. R. R. Tolkien. On retrouve là une figure correspondant au dragon classique des contes merveilleux : une créature sanguinaire, avide de richesses, qu’un preux chevalier est chargé d’occire. À ceci près peut-être que le dragon de Tolkien ne se limite pas à une créature qui impressionne par ses attributs physiques, mais fait montre aussi d’une intelligence et d’une sournoiserie remarquables.

Si le dragon de Tolkien ne manque pas de classe, cette vision du dragon comme d’une créature maléfique est peut-être parfois un peu triste, comme la vision du méchant loup qui a presque conduit à l’extermination de cette espèce. Heureusement, d’autres œuvres ont présenté les dragons comme des créatures certes puissantes et impressionnantes, mais aucunement belliqueuses. On peut ainsi citer les dragons de Harry Potter qui, s’ils n’ont rien d’adorables Boursoufs, n’en restent pas moins des animaux comme les autres, que certains sorciers et certaines sorcières s’efforcent heureusement de protéger.

Non moins impressionnants, mais plus amicaux encore (du moins si vous faites parties de leurs allié·e·s…), les dragons de Daenerys Targaryen. Ceux-ci peuvent être approchés et même dressés… mais seulement par leur mère.

D’autres lézards volants se montrent plus dociles et amicaux encore si l’on sait comment s’y prendre. Comment ne pas citer les adorables créatures du film Dragons de DreamWorks ? Si les différents types de dragons ne sont pas toujours détaillés dans les histoires, ils sont ici bien répertoriés. Je suis certainx que vous avez votre préféré 😉 Pour moi, c’est sans surprise le Furie nocturne… Dites-moi le vôtre dans les commentaires !

Les dragons amis et alliés sont relativement fréquents dans les films d’animation. Le plus emblématique d’entre eux est peut-être Mushu, le dragon protecteur de la Mulan de Disney (celle en animation, bien entendu), qui montre à mon sens que même sans grande vertu encensée par la société, on peut faire des miracles avec ses propres qualités, aussi décalées soient-elles des attentes de notre entourage.

Bien moins connus, leur film n’ayant pas rencontré le même succès, Devon et Cournouailles, les dragons jumeaux d’Excalibur, l’épée magique. Si Mushu ne dispose finalement pas de sa propre chanson dans Mulan, Devon et Cournouailles ont droit à leur duo qui m’est personnellement resté en tête jusqu’à aujourd’hui.

Je ne résiste pas au plaisir de vous mettre la vidéo…

Toutefois, tous les dragons de films d’animation ne sont pas d’adorables créatures ou de grands comiques. Citons en effet les vouivres du Seigneur des Ténèbres dans Taram et le chaudron magique. Elles ont certes un rôle relativement mineur dans le film et ne sont même pas nommées, mais elles sont au cœur de la scène terrifiante de l’enlèvement de Tirelire.

Plus ambiguë et avec une personnalité un peu plus riche, la Dragonne de Shrek. La pauvre n’a cependant même pas droit à un nom (comme l’Âne, sauf à considérer que Dragonne est son nom). Elle a en revanche droit une personnalité qui ne se place ni du côté des méchants dragons sanguinaires ni de celui des adorables peluches, mais du sien propre, de ce qui l’intéresse (en l’occurrence, principalement l’Âne).

D’autres dragons sortent de la dichotomie du bien et du mal. Citons ainsi Haku, du Voyage de Chihiro. Si les dragons de fantasy sont parfois des solitaires agissant pour leur propre compte, parfois des envoyés du mal, Haku est, lui, un prisonnier de la sorcière Yubaba et peut-être plus encore un prisonnier des humains qui l’ont connu sans lui prêter une grande attention (je ne vous gâche pas le film pour celleux qui ne l’ont pas vu :p)…

Mais qu’ils soient de parfaits compagnons de jeu ou de terrifiantes créatures démoniaques, les dragons se rassemblent sur leurs capacités et leurs attributs physiques particuliers (oui, même Mushu). Cracher du feu (ou parfois de la glace), posséder une peau aussi dure que le diamant, voler, être affublé de griffes et de pointes… Autant d’aptitudes qui en font de parfaits personnages de jeux vidéo. Encore une fois, le choix est laissé entre les adversaires puissants et dangereux de Skyrim (The Elder Scrolls V), les alliés adorables et non moins puissants de Pokémon (Dracaufeu, Dracolosse, Drattak, Trioxhydre…)… ou les personnages plus ambigus, comme les dragons de The Witcher 2 (je ne cite pas de nom, pour ne pas vous gâcher le jeu si vous n’y avez pas encore joué).

Qu’en est-il des dragons dans Angélique Hacker ? J’ai choisi pour ma part leur représentation en tant que créatures comme les autres, sages, avec lesquelles on peut communiquer et marchander, mais qui préfèrent vivre de leur côté. Les Dragons possèdent aussi leur constellation, l’une des plus puissantes : capacité d’attaque et de défense à la fois, elle est l’une des plus difficiles à invoquer et prend une forme différente pour chaque personne.

Et vous, quels sont vos dragons préférés de fiction ? Dites-moi dans les commentaires !

À très vite !

ST

Playlist musicale pour romans fantasy

Pour écrire des romans, j’ai besoin de cahiers, de stylos et crayons, d’un ordinateur, de beaucoup de motivation et de ténacité… mais surtout de musique. C’est bien elle qui, avec les livres, films et jeux vidéo que j’apprécie, me fournit le plus d’inspiration. Je vous propose aujourd’hui une petite liste de lecture musicale pour, pourquoi pas, accompagner votre lecture d’Angélique Hacker !

« May It Be », Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l’Anneau

« I See Fire », Le Hobbit : La Désolation de Smaug

« The Battle », Le Monde de Narnia : Le Lion, la Sorcière blanche et l’Armoire magique

« Main Title », Game of Thrones

« The Fields of Ard Skellig », The Witcher 3

« Alice’s Theme », Alice au Pays des Merveilles

« Test Drive », Dragons

« The City Gates », The Elder Scrolls V: Skyrim

« Tower of Spirits (Dungeon) », The Legend of Zelda: Spirit Tracks

« Eternity », Final Fantasy X-2

« Dearly Beloved », Kingdom Hearts

« Star Guardian 2019 », League of Legends

« Lake Harami », Ôkami

J’espère que vous avez apprécié ce (tout petit) échantillon des musiques que j’aime écouter pour écrire et lire de la fantasy. N’hésitez pas à proposer les vôtres en commentaires !

À très vite !

ST

Écrire un roman jusqu’au bout

On m’a parfois demandé comment j’avais fait pour écrire un roman de A à Z. Voici les trois choses qui, selon moi, m’ont permis de mener jusqu’au bout le projet Angélique Hacker, de la conception des personnages à la publication du livre.

Avoir suffisamment préparé le projet

Cela m’est déjà arrivé sur plusieurs projets d’écriture, et notamment un roman : j’avais une idée que je trouvais géniale, j’avais des personnages, une ébauche d’intrigue, des images dans ma tête… et c’était tout. Le scénario n’était pas assez développé, l’idée incomplète, l’univers encore bancal. J’ai commencé à écrire… puis j’ai abandonné. Je ne trouvais plus rien à écrire. Non pas comme une page blanche : j’ai eu à de nombreuses reprises, y compris pour Angélique Hacker, des difficultés pour trouver comment avancer d’une péripétie à une autre ou comment entamer un chapitre, mais ces problèmes finissaient par se résoudre. Cette fois, c’était plutôt comme si le roman n’avait rien du tout à raconter. L’idée avait perdu de son intérêt.

Morale de l’histoire : un roman terminé est un projet qui a demandé non seulement de très nombreuses heures d’écriture, de réécriture, de correction, de mise en page… mais aussi un temps colossal de réflexion, de recherche d’idées, de rédaction de fiches, d’élaboration des personnages jusque dans des détails qui n’apparaîtront jamais dans l’histoire et de conception d’une intrigue pas à pas jusque dans la description complète de la moindre liaison entre deux péripéties. Élaborer un roman prend beaucoup de temps, aussi bien pour sa rédaction que pour toutes les autres tâches nécessaires.

Avoir « l’écriture dans l’âme »

Je risque peut-être de décevoir les plus poétiques d’entre vous qui voudraient voir un talent pour l’écriture dans chaque personne. Non, je ne pense pas que tout le monde soit fait pour écrire. Tout le monde peut écrire, mais concevoir un roman de A à Z demande bien plus que de faire courir un crayon sur une feuille. N’importe qui peut rédiger une petite histoire, une nouvelle, un poème, un journal intime… pour s’amuser. Mais peu d’entre nous affrontent tous les mauvais côtés et les inconvénients de cette activité. Tout le monde n’est pas fan de cuisine, de bricolage ou de jardinage. Certaines personnes aiment coder des applications, d’autres préfèrent créer des bijoux, d’autres encore veulent plutôt photographier des paysages.

Ce n’est pas lorsque écrire vous fait du bien mais lorsque ne pas écrire vous fait du mal que l’écriture est votre mission. Ce n’est pas lorsque vous avez une idée d’histoire mais lorsque vous êtes prêt·e à mettre les mains dans le cambouis du HTML pour mettre en forme votre livre numérique, alors que vous n’avez jamais appris à coder autrement qu’en C, que l’écriture est votre vocation. Ce n’est pas lorsque vous avez terminé un chapitre mais lorsque vous relisez le même passage pour la énième fois sans broncher que l’écriture est votre passion. J’aime bien cuisiner (surtout des gâteaux…), mais si je suis satisfais quand mon plat est réussi, je me décourage assez vite lorsque la recette ne fonctionne pas et n’ai pas la motivation de trouver une solution. Je suis capable de cuisiner, mais j’ai admis que la cuisine n’était pas spécialement ma passion. Pour l’écriture, c’est la même chose : vous pouvez écrire, mais de là à rédiger un roman en entier, on est face à un gouffre. La bonne nouvelle, c’est que tout le monde n’a pas à devenir écrivain·e comme tout le monde n’a pas nécessairement à devenir pâtissier·ère !

Trouver du soutien ou du temps

Écrire un roman demande d’abord un support d’écriture : un cahier et un crayon ou un ordinateur. Ensuite, des idées : des personnages, une intrigue, un univers… Puis un certain talent d’écriture et beaucoup de motivation comme expliqué plus haut. On pourrait croire que cela suffit (et cela fait déjà beaucoup !). Pourtant, à mes yeux, une chose encore pourra avoir une grande influence sur votre capacité à mener ce projet à bien : un environnement favorable.

La motivation se trouve aussi bien à l’intérieur de soi qu’à l’extérieur : comme je l’ai dit plus haut, vous avez besoin d’une certaine vocation et surtout d’une réelle envie pour mener une tâche à bien ; mais l’entourage joue un rôle majeur sur votre niveau de motivation. En effet, comment écrire si personne ne vous soutient, ne croit en vous, ne vous encourage, ne vous félicite ? Certaines personnes arrivent à se motiver sans l’aide des autres, mais elles sont relativement rares. Pour les autres, la difficulté vient du fait qu’aujourd’hui, le métier d’écrivain·e est sous-évalué. Que faire quand la société entière vous crie que votre activité n’est « qu’un hobby et pas un travail » ? L’impératif est de parvenir à dégager suffisamment de temps pour travailler à votre roman dans votre coin et trouver l’énergie de le terminer sans cette force incroyable qu’une réelle approbation peut apporter. Un travail en soi, non négligeable dans le processus de rédaction d’un roman.

Voici comment j’ai ressenti les choses lors de l’écriture d’Angélique Hacker. J’espère que cette petite excursion dans mon processus de rédaction vous aura intéressé·e·s !

À très vite !

ST